Moi je ne trouve pas du tout nécessaire de faire un transtho pour un bilan d'instabilité. Pour une luxation avec impotence fonctionnelle, c'est un excellent cliché de débrouillage, mais pour un bilan il y a mieux et le Bernageau en fait partie.
Les incidences à réaliser pourraient être :
1. Incidence de face en position indifférente ou neutre
1 trochiter, 2 trochin, 3 gouttière bicipitale, 4 espace sous-acromial (10 mm),5 apophyse coracoïde, 6 acromion, 7 clavicule, 8 articulation acromio-claviculaire, 9 articulation scapulo-humérale, 10 rebord glénoïdien antérieur, 11 rebord glénoïdien postérieur, 12 col de l'omoplate.
Indication
L'incidence de face en rotation indifférente analyse l'interligne scapulo-huméral, le trochiter et l'espace sous-acromial ou articulation acromio-humérale occupée par le tendon du sus-épineux.
Cette incidence doit figurer dans tout bilan d'épaule traumatique ou rhumatologique.
Technique
Le bras est le long du corps avec la paume de la main contre la cuisse ou avec l'avant-bras placé perpendiculairement au plan de la table, le coude fléchi à 90°. Le rayon directeur est centré sur le tiers inférieur de l'articulation scapulo-humérale.
Résultats
La face supérieure du trochiter est dégagée avec une corticale régulière et dense (zone d'insertion du sus-épineux).Le trochin est vu de face et la gouttière bicipitale se projette en situation paramédiane externe sur la tête humérale. L'interligne scapulo-humérale est déterminée par le rebord glénoïdien antérieur et le contour interne de la tête humérale. Le rebord glénoïdien postérieur plus externe que l'antérieur peut se superposer légèrement à la partie interne de la tête humérale. La portion externe de l'apophyse coracoïde se superpose avec le segment supérieur de l'interligne gléno-huméral; le pied de l'apophyse coracoïde apparaît comme une image pseudo-lacunaire.
2. Profil glénoïdien ou profil de Bernageau
1 rebord antéro-inférieur de glène, 2 rebord antéro-supérieur de glène, 3 apophyse coracoïde, 4 acromion, 5 clavicule, 6 tête humérale.
Indications
Étude du rebord glènoïdien antérieur et inférieur dans les luxations récidivantes antérieures de l'épaule ou dans les syndrômes douloureux antérieurs (syndrôme du bourrelet, instabilité antérieure).
Technique
Le patient est placé en oblique antérieure (40 à 50°) pour amener l'épaule à examiner contre la table; le bras est levé et plaqué contre la table. Le rayon directeur est descendant d'environ 30°, centré sur le moignon de l'épaule.
Résultats
Les deux tiers inférieurs du rebord glènoïdien antérieur se dégagent en avant du tiers supérieur formant un éperon osseux à angle aigü qui prolonge en avant la cavité glénoïde.
3. Profil de Bloom-Obata ou profil descendant rétro-huméral
1 articulation scapulo-humérale, 2 tête humérale, 3 apophyse coracoïde, 4 acromion, 5 glène, 6 clavicule.
Indications
Cette incidence est utile dans le bilan des luxations antérieures et surtout postérieures de la tête humérale avec la recherche d'une fracture-tassement du segment antéro-supérieur de la tête (fracture de Mac Laughin).
Technique
Le patient coude au corps, est en hyperlordose avec l'épaule traumatisée en rétropulsion. Le rayon directeur descendant est vertical et la cassette est disposée à plat sur la table mise à l'horizontale.
Il existe une variante technique: le profil rétro-huméral ascendant (Cochin). La cassette est posée sur le moignon de l'épaule; le rayon directeur est ascendant et légèrement oblique. L'agrandissement de la tête humérale et de la glène est limité ainsi que le flou cinétique.
Résultats
La tête humérale est en rotation interne; l'apophyse coracoïde se projette sur la glène vue de profil; l'écaille de l'omoplate et l'acromion sont déplacés en arrière.